dimanche 5 juillet 2009

Un porto d'une rare finesse

J'allais au fumoir encombré de pénombre, où les premiers rais de lumière de l'aube commençaient à filtrer à travers les persiennes. J'y petit-déjeunais de whisky-et-soda avec quelques biscuits trouvés dans le placard.

[...]

Il y avait bien sûr les saucisses à la peau craquante et dorée que Paddock préparait, avec des tranches de poitrine fumée odorantes croustillantes et des oeufs pochés admirablement formés - combien de fois les avais-je dédaignés ! Il y avait les côtelettes du club et certain jambon qui se trouvait sur le buffet froid, vers lequel à présent mon âme tout entière tendait. Je passai en revue toutes les nourritures terrestres possibles pour finalement fixer mes pensées sur un porterhouse-steak et un quart de bière amère, avec un welsh-rabbit pour finir. A fantasmer sans espoir sur ces mets exquis, je m'endormis.

[...]

La faim devait se lire sur mon visage car il fit un signe à l'un des hommes dans l'embrasure de la porte. On m'apporta un morceau froid de pâté en croûte avec un verre de bière.

[...]

Jamais je ne fis de repas avec tant de plaisir, d'autant que, de toute la journée, je n'avais eu pour me sustenter que les sandwiches que j'avais achetés dans le train. Sir Walter me reçut avec munificence, car nous bûmes un excellent champagne et terminâmes par un porto d'une rare finesse.

Les 39 marches, John Buchan

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